Le sérieux budgétaire, revendiqué par François Hollande et Manuel Valls, n’est pas l’austérité ! Et c’est bien en assainissant notre situation financière que nous pourrons préserver notre modèle social. J’en suis convaincue !
Mercredi 17 septembre le Premier ministre, Manuel Valls a engagé la responsabilité du Gouvernement devant l’Assemblée nationale. La confiance a été accordée au Gouvernement avec 269 voix pour, 244 voix contre et 53 abstentions.
Consciente de la responsabilité que j’avais à exercer, j’ai voté la confiance au Chef du Gouvernement considérant notamment que notre pays n’avait pas besoin d’une crise institutionnelle en plus de la crise économique et sociale qu’il traverse.
Pour autant je mesure bien le désarroi qui s’exprime face aux résultats qui tardent à arriver. Le chômage reste toujours très élevé, la croissance tarde à revenir, les plus modestes sont confrontés à des difficultés que nous ne sous estimons pas. Mais faut-il choisir ce moment pour amplifier la crise ?
Je crois au contraire qu’il revient aux parlementaires socialistes d’affirmer leur détermination à agir et leur volonté de rassembler pour réussir. En votant la confiance je ne considère pas avoir approuvé les yeux fermés et sans réserve la totalité de la politique qui est menée. Je considère que le débat doit avoir lieu mais au sein du groupe à l’Assemblée nationale et entre le Gouvernement, le Chef de l’Etat et les parlementaires.
La volonté de médiatiser les points de désaccord, de se servir des médias à des fins parfois très personnelles et pas toujours uniquement guidés par l’intérêt collectif, ne me semble pas à la hauteur des enjeux auxquels nous devons faire face.
Comme j’ai pu l’écrire dans un tribune publiée dans Le Monde avec 199 autres députés : « les parlementaires socialistes seraient confrontés à une impossible alternative : faire preuve de déloyauté en refusant le soutien au gouvernement de gauche et au président de la République, faire preuve de passivité en revêtant le costume de godillot au Parlement ».
Les choses ne sont pas si simples et il convient de ne pas se laisser enfermer dans cette seule alternative ou ce faux débat sans nuance.
« Le problème n’est pas qu’il y ait des désaccords. Le problème réside dans la permanence d’une défiance a priori à l’égard de l’exécutif, qui a conduit à une mobilisation de socialistes contre d’autres socialistes ou allant jusqu’à mobiliser d’autres groupes pour battre le gouvernement ».
La vraie question qui mérite d’être posée c’est comment trouver la voie d’un meilleur dialogue entre l’exécutif et le législateur, comment permettre le débat au sein des groupes parlementaires, sans que cela ne dégénère en une bataille entre socialistes. Car de cette bataille devant l’opinion personne ne sortira gagnant, sauf peut-être le Front National !
Depuis le début du quinquennat beaucoup a déjà été fait et je ne souhaite pas contribuer à ce que certaines grandes avancées comme la réforme des retraites, la formation professionnelle, les emplois d’avenir, les contrats de génération, le mariage pour tous, des moyens supplémentaires à l’école…soient passés par pertes et profits.
Nous entendons les manifestations d’inquiétude et c’est pour cela que nous devons continuer à agir, à chaque moment, pour que les inflexions sociales en faveur des plus fragiles soient prises en compte.
Le sérieux budgétaire, revendiqué par François Hollande et Manuel Valls, n’est pas l’austérité ! Et c’est bien en assainissant notre situation financière que nous pourrons préserver notre modèle social. J’en suis convaincue !
Nous voulons réussir ensemble, Président de la République, Gouvernement, parlementaires, militants, citoyens et non perdre les uns contre les autres.