Marc Ferracci, Ministre chargé de l’Industrie et de l’Énergie, devait présenter ce lundi des mesures visant à favoriser les entreprises européennes et françaises dans les appels d’offres pour les futurs parcs éoliens en mer. Karim Benbrahim, député de Loire-Atlantique, et Christophe Clergeau, député européen, estiment que les « critères de résilience » annoncés par le ministre ne sont qu’un protectionnisme de façade.
Le gouvernement annonce que les principaux composants (pales, nacelles, mâts, flotteurs) devront provenir “à moins de 50 % d’un même pays tiers à l’UE”. “En admettant une part si importante de contenu non-européen dans les énergies marines renouvelables, le gouvernement brade notre leadership, notre souveraineté et met en danger cette filière industrielle. Pour protéger notre industrie, nous devons exiger que 80% des composants soient produits en Europe, d’établir un prix minimum pour les nouveaux projets et que le marché européen soit fermé aux producteurs, notamment chinois, ayant des pratiques déloyales” déclare Christophe Clergeau.
Avec un poids de seulement 30%, l’importance accordée aux critères des appels d’offres devant permettre de protéger l’industrie européenne reste trop faible. « Les entreprises européennes resteront en difficulté face à la concurrence déloyale asiatique. Conserver des sites industriels capables de fournir les composants des parcs éoliens en mer est un enjeu de souveraineté. Nous devons accorder une importance plus importante à la localisation géographique des sites de production. » déclare Karim Benbrahim. Pour les deux parlementaires, L’Europe doit par ailleurs exiger que les équipements importés respectent nos normes sociales et nos objectifs environnementaux.
S’ils se félicitent de l’investissement annoncé sur le site de production d’éoliennes offshore de Siemens Gamesa au Havre, Karim Benbrahim et Christophe Clergeau condamnent l’inaction du gouvernement pour venir en soutien aux sites de St Herblain et Montoir-de-Bretagne de General Electric. « Les sites de General Electric font face à une baisse d’activité transitoire liée au retard pris par l’État dans le lancement de ses appels d’offres. Laisser disparaître un outil industriel et un savoir-faire aussi stratégiques serait une lourde erreur. » préviennent-ils
« Dans un contexte géopolitique incertain, nous ne devons nous reposer ni sur les américains ni sur les chinois pour notre sécurité énergétique. Nous ne devons pas nous mettre dans une situation de dépendance vis-à-vis de ces pays. Nous appelons le gouvernement français à œuvrer au niveau européen pour des mesures concrètes. Le Pacte européen pour les Océans, annoncé par la Commission européenne est une opportunité pour défendre nos industries marines et accroître la production d’énergie off-shore. Nous devons inscrire dans le marbre un objectif de production de 20% d’énergie marine dans la part totale de la production énergétique européenne d’ici 2050 et mettre en œuvre des mesures pour conserver notre outil de production pour atteindre ces objectifs » concluent Karim Benbrahim et Christophe Clergeau.