Substances chimiques : une Europe de la transparence et de la protection

Pour mieux évaluer et gérer les risques liés aux produits chimiques nous avons besoin des bonnes informations et de plus d’informations indépendantes des industriels. 

L’adoption du paquet législatif OSOA (Une substance, une évaluation) par le Parlement européen est donc une avancée majeure pour la santé des Européens et la protection de notre environnement.

À travers la création d’une plateforme commune de données sur les substances chimiques, l’Union européenne se dote enfin des moyens de connaître, surveiller et encadrer ce à quoi nous sommes exposés chaque jour, souvent sans le savoir.

Nous avons trop longtemps vécu dans l’ombre de la vérité. Derrière les étiquettes de nos produits ménagers, les plastiques de nos emballages ou les composants de nos vêtements, se cachent des substances qui, à force d’accumulation, fragilisent notre santé, polluent nos corps et dégradent notre environnement. Il est temps de défendre une science au service du bien commun en lieu et place de la domination des intérêts privés.

Grâce à l’action déterminée de Christophe Clergeau et des sociaux-démocrates européens, plusieurs avancées majeures ont été obtenues :

1. Transparence totale des études industrielles : toute entreprise souhaitant mettre une substance sur le marché devra transmettre l’ensemble des études scientifiques réalisées – une obligation déjà en vigueur pour les pesticides, mais jusqu’ici ignorée dans d’autres secteurs. Fini les études cachées, oubliées ou opportunément écartées.

2. Élargissement du champ des données : outre les données des agences européennes, la plateforme  pourra inclure certaines données des États membres, des chercheurs et même des associations citoyennes. Parce que la démocratie sanitaire exige que chacun puisse contribuer à l’alerte et à la connaissance.

3. Pouvoirs renforcés pour l’ECHA : l’Agence européenne des produits chimiques pourra commander directement des études indépendantes. Une avancée décisive pour desserrer l’étau de la dépendance aux données fournies par les industriels.

4. Détection précoce des risques : un mécanisme d’alerte permettra d’identifier les substances problématiques avant qu’il ne soit trop tard – en tenant compte de leurs effets cumulatifs dans le temps et de leur interaction avec d’autres produits.

Mais nous le disons sans détour : ce n’est qu’un début. L’exposition à un cocktail quotidien de polluants est devenue l’un des grands défis sanitaires de notre époque. Pour mieux cerner ce danger et ses conséquences nous devons pouvoir croiser les données d’exposition aux substance chimiques et les données de santé. 

Il nous faudra aussi engager la révision ambitieuse du règlement REACH, interdire les PFAS, ces « polluants éternels » qui s’accumulent dans nos corps et nos sols, investir massivement dans la recherche publique indépendante.

Tout cela suppose de doter nos agences européennes des moyens humains et financiers à la hauteur de leurs missions. Car on ne défend pas la santé publique avec des effectifs sous-dimensionnés et des budgets figés. Suite à l’adoption de ce texte la Commission devra élaborer un rapport sur la cohérence entre les missions des agences et leurs moyens.

Ce vote est un signal politique fort dans un contexte de montée de l’obscurantisme au service des intérêts financiers, notamment aux Etats-Unis : il montre que l’Europe peut rester le bouclier d’une réglementation basée sur une science transparente, rigoureuse et indépendante au service de la protection de la santé des Européens.

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