Sortie  des pesticides : des solutions existent. Ce qui manque, c’est la volonté politique et le soutien aux agriculteurs

Chaque jour, des études et articles sur la pollution de l’eau et les dangers des pesticides pour la santé humaine et la sécurité alimentaire sont publiés et pourtant, les  efforts pour réduire l’usage des pesticides sont  à l’arrêt depuis l’échec des négociations du Règlement sur l’utilisation durable des pesticides (SUR). C’est pourquoi Christophe Clergeau organise au parlement européen une conférence sur la gestion intégrée des ravageurs (IPM) ce 15 janvier de 15h30 à 17h00. 

La lutte intégrée contre les ravageurs comprend la mise en œuvre de diverses techniques biologiques, chimiques, physiques et spécifiques aux cultures (culturelles). Cela favorise des cultures saines et minimise l’utilisation de pesticides. Les producteurs utilisent généralement une approche en cinq étapes : L’identification des ravageurs, La définition d’un seuil d’action, La surveillance (monitoring), La prévention, Le contrôle. Le droit européen rend cette démarche obligatoire dans les états membres depuis 2014, sa mise en œuvre est inégale et insuffisante.

« Je propose aujourd’hui de travailler à la généralisation de l’IPM en proposant aux agriculteurs des référentiels et outils de suivi, une formation et un accès au conseil,  et un accompagnement financier pour compenser leurs efforts. Ce package pourrait être financé dès maintenant en modifiant les plans nationaux de mise en œuvre de la PAC et à partir de la prochaine PAC par un fonds dédié. Les solutions pour accélérer la réduction de l’usage des pesticides existent et les législations actuelles permettent de les mettre en œuvre. Ce qui manque, ce sont des outils concrets et la volonté politique de les diffuser, y compris contre les résistances des lobbys », rappelle Christophe Clergeau. 

La mise au point de cette nouvelle approche, ainsi que le développement des alternatives aux pesticides appellent la mobilisation collective des acteurs agricoles et environnementaux, des acteurs de la recherche et de l’innovation, des autorités publiques européennes, nationales et locales. « Il s’agit d’une démarche pragmatique, non partisane et non conflictuelle, dans l’esprit du dialogue stratégique sur l’avenir de l’agriculture. C’est la seule manière de sortir de la polarisation du débat agricole et des blocages rencontrés dans la réduction de l’usage des pesticides. J’en appelle à Christophe Hansen et Jessica Roswall, les deux commissaires compétents, afin qu’ils se saisissent de ces propositions » conclut Christophe Clergeau.

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