Communiqué de presse
Bruxelles, 13 septembre 2024
La FNSEA s’en prend de nouveau à l’ANSES agence publique et indépendante qui a depuis 2014 la mission de pilotage de l’évaluation des pesticides et de leur mise sur le marché. C’est l’indépendance et l’expertise de l’agence qui se retrouve menacée, tout cela pour obtenir la levée de l’interdiction de certains pesticides. “Je tire la sonnette d’alarme depuis plusieurs mois déjà sur la pression politique exercée par la FNSEA et ses alliés politiques à travers un lobbying intense qui souhaite affaiblir le rôle de l’Anses. Le gouvernement doit réagir et défendre son agence.” déclare Christophe Clergeau.
En effet, la Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles (FNSEA) demande à ce que le ministère de l’Agriculture puisse s’opposer aux interdictions de pesticides décidées par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), invoquant des raisons d’« équité concurrentielle » ou de « souveraineté alimentaire » dans des cas précis définis par décret. Cette proposition menace l’indépendance de l’Anses et affaiblit les garde-fous essentiels contre l’exposition de la population à des produits chimiques potentiellement dangereux.
Cette demande survient également à la suite de la proposition de loi “Entreprendre en agriculture”, présentée le 29 août dernier et préparée conjointement par la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs (JA). Cette loi prévoit la possibilité de s’opposer à des interdictions de pesticides en cas de manque d’alternatives, notamment avec l’article 10, qui propose de lever l’interdiction prononcées par l’Anses en 2020 des produits pesticides contenant de l’acétamipride, une substance “tueuse d’abeilles”.
Pour Christophe Clergeau : “L’Anses est une agence indépendante qui base ses décisions sur des évaluations scientifiques rigoureuses tenant compte des risques pour la santé et l’environnement. En les contestant, les acteurs économiques prennent le risque d’une rupture de confiance avec les citoyens qui exigent plus de transparence face aux dangers notamment des pesticides”. Face aux polémiques, l’Anses a mandaté son Conseil scientifique pour évaluer la situation et renforcer la crédibilité et la transparence de ses expertises. Une initiative saluée, mais qui ne freinera sans doute pas la FNSEA dans sa tentative de déstabilisation de l’agence.
“La France doit renforcer son soutien à agriculture durable et respectueuse de la santé publique, investir beaucoup plus dans le développement des alternatives aux pesticides et mieux accompagner et financer les agriculteurs qui s’engagent dans la transition écologique. Nous appelons donc les parlementaires à défendre les compétences de l’Anses et à refuser toute politisation des décisions en matière de sécurité sanitaire”, conclut l’eurodéputé Christophe Clergeau.
Contact presse:
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