Communiqué de presse
Bruxelles, le vendredi 2 février
Pour Christophe Clergeau, “le gouvernement et la FNSEA envoient l’agriculture dans le mur”
Suite aux annonces du Premier ministre et du gouvernement, pour tenter de répondre à la crise agricole, Christophe Clergeau, député européen socialiste en charge des sujets agricoles et environnementaux se dit “scandalisé par ce gouvernement qui s’est couché devant l’état major de la FNSEA et envoie l’agriculture dans le mur. Il faut un chemin de transformation de l’agriculture qui préserve le revenu des paysans, pas cette vision passéiste.”
“La colère des agriculteurs repose essentiellement sur une question simple : le revenu des agriculteurs. Pourtant, rien n’est fait pour améliorer le revenu des agriculteurs, alors que nous pourrions dès maintenant, en France, utiliser différemment les 9 milliards d’euros de la PAC en France et mieux soutenir les petites et moyennes exploitations ainsi que ceux qui s’engagent dans la transition agro-écologique. L’Espagne le fait en plafonnant les aides de la PAC à 100 000 euros par ferme, pourquoi pas nous ?” questionne le député européen socialiste.
Le gouvernement enterre aujourd’hui l’objectif de réduction des pesticides, objectif phare du Pacte vert européen, en suspendant Ecophyto. Christophe Clergeau dénonce « une situation absurde. » Et la décrit ainsi : “les éleveurs de l’Ouest de la France, eux, vont continuer à vendre à perte sous la pression de Lactalis et de Savencia et ils ne s’en sortiront pas. Et pendant ce temps-là, les céréaliers du bassin parisien, eux, vont continuer à empocher les aides de la PAC et vont avoir droit à un permis de polluer avec la suspension du plan Ecophyto.”
Pour l’eurodéputé, « il faut un plan de transformation de l’agriculture, cette question de la sortie progressive des pesticides est essentielle, il faut l’accompagner et non l’enterrer. Tous les acteurs de l’agriculture le savent. L’état major de la FNSEA a mis en scène cette question des pesticides comme un symbole pour apaiser la colère agricole, in fine elle envoie les agriculteurs au tombeau.”
“L’objectif de souveraineté alimentaire est déjà inscrit dans la loi ! Ce qu’il faut c’est mettre en place les régulations de marché pour construire la souveraineté alimentaire aux échelles nationale et européenne. L’enveloppe pour la viticulture était déjà dans les tuyaux depuis deux ans. La poudre de perlimpinpin ne fera pas illusion très longtemps et les réalités économiques perdurent. Ces mesures sont largement insuffisantes pour changer véritablement le modèle agricole et répondre à la problématique des revenus garantis et stables des agriculteurs” regrette l’eurodéputé socialiste.
Si le Président E.Macron veut réellement sauver les agriculteurs, “je l’appelle à se rendre à la prochaine Ministérielle de l’OMC les 26 et 29 février à Abou Dhabi pour déclarer que l’Union européenne veut changer les règles limitant les politiques agricoles et alimentaires. Cela permettra de tourner la page de la PAC libérale pour réellement construire l’autonomie stratégique de l’UE. A quatre mois des élections européennes, un vrai débat doit s’ouvrir sur la construction de la souveraineté alimentaire européenne, nos agriculteurs l’attendent et le méritent.” conclut Christophe Clergeau.