Le journal Le Monde et plusieurs médias européens viennent de révéler comment de grands groupes agrochimiques ont une fois de plus caché aux autorités européennes, et donc aux citoyens, des études scientifiques montrant les dangers des pesticides pour la santé humaine et en particulier leurs effets sur le système nerveux.
Quel crédit peuvent encore avoir ces groupes qui pratiquent la duplicité, refusent toute transparence, et font systématiquement passer leurs intérêts financiers devant la protection de la santé et de la biodiversité ?
Mais comment également admettre que la Commission Européenne et l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), qui disposent de moyens considérables, ne soient pas capables de faire eux-mêmes le travail de comparaison entre les données fournies aux régulateurs américains et européens, travail qu’ont réalisé les deux chercheurs suédois qui ont révélé ce nouveau scandale ?
Pour Christophe Clergeau, député européen « Il est plus qu’urgent que l’EFSA réactualise les règles en matière de neurotoxicité dans la procédure d’autorisation des pesticides comme l’a exigé la Commission Spéciale PEST en 2019. Le principe de précaution doit être pleinement respecté. Les autorités européennes sont beaucoup trop permissives vis-à-vis des multinationales de l’agrochimie : quand les données nécessaires à la réautorisation ne sont pas fournies, le bénéfice du doute leur est accordé et possibilité leur est offerte d’envoyer ultérieurement les données manquantes… qui bien souvent n’arrivent jamais ! »
L’évaluation des risques et les décisions d’autorisation des pesticides sont un triste feuilleton qui ne peut plus durer. Il devient urgent de faire appliquer la réglementation européenne et de remettre à plat le dispositif d’autorisation des pesticides pour en faire un levier performant au service des citoyens et de la biodiversité, à l’abri de l’influence des lobbies.
« Quatre ans après la publication du rapport de la commission PEST présidée par Eric Andrieu trop de décisions ont été différées. La Commission et sa présidente sont dans l’obligation de réagir sans delai. » conclut Christophe Clergeau qui s’inscrit dans la continuité de son prédécesseur Eric Andrieu.
Ce combat européen fait écho au combat mené en France par les député.e.s du groupe Socialistes et apparentés qui demandent une commission d’enquête pour comprendre l’échec des plans successifs visant à la réduction des pesticides.