Élections européennes

26 mai 2014

Depuis plusieurs semaines les différents instituts de sondages prévoyaient les résultats d’hier soir pour ces élections européennes. Hélàs ils ne se sont pas trompés. Je regrette que la perspective d’un Front national en tête n’ait pas fait réagir les citoyens, n’ait pas mobilisé, à commencer par les électeurs de gauche qui se sont malgré tout abstenus et ont ainsi indirectement permis la victoire du FN. Pour autant je n’ai envie de blâmer ni les électeurs du FN ni les abstentionnistes.

Par leur vote ou par leur non vote, ils se sont exprimés et c’est ce message que les responsables politiques et les élus nationaux et locaux doivent entendre, analyser, comprendre. Oui, ce résultat est douloureux et inquiétant, mais il doit nous faire réagir et pas nous anesthésier ! Car il n’y a aucune fatalité à cette montée de l’extrême droite.

Plutôt que de s’en prendre aux électeurs et de considérer qu’ils se sont trompés ou qu’ils n’y comprennent rien à l’Europe, interrogeons-nous sur nos propres lacunes : pourquoi n’avons nous pas réussi à intéresser au débat européen ? Pourquoi n’avons nous pas suffisamment su exprimer l’importance du vote d’hier pour espérer faire élire Martin Schulz à la tête de la Commission européenne et engager la réorientation des politiques européennes que la gauche appelle de ses voeux ?

La faible place des questions européennes dans le débat en France en est une explication mais pas seulement. Les Français ne perçoivent pas aujourd’hui les bienfaits de l’Europe. Pour eux, l’Europe n’apparait pas suffisamment protectrice des citoyens alors à quoi bon se déplacer voter ? Je souhaite que le Président de la République puisse porter un discours fort et mobilisateur auprès des autres chefs d’Etats européens pour qu’une indispensable prise de conscience ait lieu.

La montée des extrémistes et des eurosceptiques ou europhobes en Europe est inquiétante notamment au Royaume Uni au Danemark, en Autriche et en France. C’est toute l’Europe qui doit réagir et porter un autre discours, plus progressiste, plus solidaire et protecteur.

Au delà de la dimension européenne de ce scrutin, les paramètres nationaux ont aussi joué un rôle prédominant. Les Français ont infligé une lourde défaite aux partis républicains et principalement à la gauche, le Parti socialiste en tête.

Cette lourde défaite qui fait suite à celle des municipales doit servir. Face à la crise, au chômage et à l’inquiétude pour l’avenir, les Français attendent des résultats et veulent des politiques publiques protectrices en priorité pour les classes les plus modestes et les revenus moyens. Cette attente légitime d’une plus grande justice sociale est devenue impatience puis colère car les résultats tardent à venir malgré les politiques courageuses engagées pour retrouver des marges de manoeuvre économiques et budgétaires.

Mais il faut aller plus loin et plus vite dans le redressement de notre pays. Pleinement solidaire avec le Gouvernement mais aussi exigeante quant aux réponses sociales et économiques à apporter, je souhaite que le Président de la République et le Premier ministre entendent le message des Français et poursuivent le redressement de la France dans un discours de vérité et des actions claires aux résultats concrets.